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ARKADI 2007 BORI BANA

Publié le par °~Ernest Dükü~°

SILENCE BORI BANA ANKHAMULETTISSIMO


Le BIN KADI SO a présenté ARKADI 10 ème édition  avec pour thème " BORI BANA "

Salle des fêtes de l'Hôtel Ivoire
du 11 janvier au 15 janvier 2007

 
Extrait du catalogue :

"Boribana, finie la course, finies les reculades. Après la neuvième édition des ARKADI, illustrée par la "traversée du désert", quel beau thème devrait rayonner cette année et mobiliser les enthousiasmes de nos créateurs? Là où nous nous sommes crus finis ou arrêtés, il s'agira de faire un pas de plus, pour redonner du sens, une beauté en creux, la plus profonde.
Le désert fut un lieu de passage et chacun s'est évertué d'en sortir, d'en démasquer les mirages et surtout d'en envisager ses miracles. Et au fur et à mesure de la traversée, des questions ont surgi, des luttes innombrables ont été menées pour trouver la sortie de secours. Difficultés de tourner la page, de fermer les blessures, d'autres épreuves surgiront avant la délivrance...."
 
Marie-José Hourantier.



Ernest Dükü :
" Une installation au travers de laquelle se pose la question du sens général dans lequel s’inscrit la création artistique..

Quels sont les éléments sur lesquels l’artiste se fonde  pour créer une œuvre d’art ? 
Une démarche artistique peut elle exister sans la culture qui la féconde ?
A notre époque mondialisée ou les cultures sont en métamorphose générant divers métissages,  quels en sont les effets sur le plan spirituel ?
Quelle lecture peut on  avoir des différents syncrétismes religieux opérant à nos yeux ?
A travers cette installation, les objets spirituels,  fondement des  cultures, sont interpellés dans un Bori bana pour la fin des reculades. Un Bori bana à l’instar de l’œuvre de Paul GAUGIN « qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous » qui tente une réponse à la question, que sommes nous devenus?
C’est une approche, un regard sur  les questions spirituelles et  la sagesse qui s’en dégage.

L’installation est constituée de divers éléments.
Pour évoquer  la sagesse, je fais appel à la symbolique des trois petits singes qui, réunis, en traduise l’idée ( ne rien voir, ne rien entendre,  ne rien dire )
Un animal, en occurrence un oiseau offrant deux niveaux de lecture, la première peut se faire dans la vision de l’oiseau Ibis ou  THOT, symbole divin de la connaissance en Egypte Antique, la deuxième dans celle de la pintade, l’oiseau des offrandes aux ancêtres, messager de l’autre rive, l’authentique symbole d’éternité et de l’invisible,  elle incarne  l’unicité dans le tout avec sa robe tachetée de noir et de blanc, symbole des deux extrémités du spectre de couleur.
3 bébés (couleur komian) pour signaler les spiritualités en présence à savoir l’animisme, le christianisme et l’islam.
L’Awalé, jeu de société  dans lequel le hasard n’a pas sa place. On y joue en ayant des qualités stratégiques et tactiques. Pour matérialiser l’awalé, les trous sont remplacés par des « taliés » ( objet récipient de partage dans lequel chaque convive est invité à partager le repas ). L‘ensemble des 48 graines de l’awalé est constitué de bougies -le feu- pour évoquer la quête de lumière, les bougies sont  posées dans les «  taliés » remplies de sable et d’eau, deux autres constituants alchimistes.

L’ensemble de ces objets est posé sur un graphisme au sol, représentant une image entrecroisée
de la double ellipse – symbole de l’infini, de l’absolu, c’est aussi le symbole entrecroisé de la double cloche.
Posé à même le sol l’œuvre se
donne à lire sous plusieurs orientations.
Haut - Bas
Droite - Gauche
Nord - Sud
Est-Ouest
Chaque orientation nous offre un titre évocateur.
Le sud donne à voir le titre principal de l’installation.
Silence bori bana ankhamulettisimo
Au nord
Ankhamulettissimo @ code A.
A l’est
Ankhamulettissimo @ code J.C.
A l’ouest
Ankhamulettissimo @ code M.

L’œuvre dans son décryptage nous donne, silence comme un clin d’œil à l’écrivain J.M ADIAFFI «  Silence on développe » le  pourfendeur du "Bossonnisme."
Silence Bori bana ( la fin de course) ankhamulettisimo ( pour la vie amulette) amulettisimo dans l’idée de bellisimo, alors «  silence arrêtons la fuite en avant, la reculade, célébrons la vie amulette. »
Cette œuvre pour interroger nos oublis et questionner nos « Nzassa spirituels »…(Nzassa est un patchwork de plusieurs tissus ) Comme un  Bori bana du jeu de la vie cette installation met en jeu trois « protagonistes », 3 bébés pour symboliser 3 formes de spiritualité, l’animisme, la
chretienneté et l’islam.
Chacun des bébés porte un signe distinctif.
La croix ankh, signe de vie  de la spiritualité antique Egyptienne  de couleur jaune  pour le bébé symbole de l’animisme.
La  croix de couleur rouge pour le bébé symbole de la chretienneté.
Le croissant lunaire vert pour  l’islam.
Disposés de manière à obtenir  un triangle, nos trois protagonistes se retrouvent autour du  jeu à forte valeur symbolique, l’awalé.( ou jeu de la vie, le jeu des semailles)
Face à face formant la base d’un triangle, se trouve  l’islam et la
chretienneté, au sommet de ce triangle l’animisme.
Affublé chacun d’une amulette qu’il porte sur le ventre, nos trois bébés adoptent chacun  les attributs des trois petits singes matérialisés sous la forme du sens interdit ( ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire )
Le bébé ( komian- prête,guerrisseur ) du code A, a ainsi la bouche en sens interdit pour sa parole interdite, ou le non dit des pratiques animistes, ses yeux sont ouvert , ses oreilles entendent, il est assis sur un double « talié » en forme d’éllispe rouge et blanc, rouge symbole de la connaissance et blanc pour la renaissance. A ses pieds son oiseau sankofa porte la croix ankh.
Le bébé ( komian ) au code J.C est accompagné de son  oiseau sankofa portant la croix rouge, il est orienté  vers le code A , qu’il ne voit pas parce qu’il  a les yeux en sens interdit, sa parole est permise et il entend.
Le bébé ( komian ) du code M est lui accompagné d’un oiseau sankofa portant le croissant lunaire, faisant face au code J.C qu’il n’entend pas puisqu’il a les oreilles en sens interdit, il voit , et sa parole est autorisée.

Tous les deux sont installés sur des « taliés » de couleur noire, couleur qui marque la fin de tout être , mais qui est aussi symbole de régénérescence.
Au centre de l’installation sur  un tableau « Yehuda le codex Falasha » une inscription en lettre hébraïque pour évoquer MITSRAÏM en référence à l’Egypte antique. C’est l’évocation de l’hypothèse de ce lieu de convergence mythique, origine des religions du livre. Au sein de l’installation il interroge la source possible de ces différents syncrétismes qui sont
Nos oublis voodoo.
Nos oublis amulettes. ( Les amulettes dont la pratique est attestée en Egypte antique en 3500 av JC dans la période de Gherze. )
Nos oublis ama
Nos oublis maat - la vérité justice)
Nos oublis awalé
On peut voir sur ce tableau qui opère comme une matrice,  un visage vue de profil sur lequel est inscrit un arobase entourant  une amulette, celle-ci s’accompagne de symbole d’attribut féminin et masculin.
« Silence Bori bana ankhamulettissmo » est une installation pour interroger nos syncrétismes
Nos syncrétismes voodoo-amulettes.
Nos syncrétismes chrétien-amulettes.
Nos syncrétismes islam-amulettes etc.
Elle  n’est pas l’expression d’un bori bana marquant la fin de l’histoire  des protagonistes en présence, ni celle d’une voie sans issue. C’est un travail dans lequel je tente de traduire l’écho des signes en devenir. Cette installation se pose comme une cléf pour la recherche,  la quête de la vérité. J’exprime l’idée de cette quête dans les tableaux qui accompagnent l’installation et qui ont pour titre :
- La pierre angulaire kronos 9 
- Amaatawale @ la parole 6
- La transhumance awale



- Ankhamulette @ take 3 ( rouge )
- Ankhamulette @ take 9 ( jaune )
- Ankhamulette @ take 5 ( vert )

                                            

                           
Préparation de l'installation Silence Bori Bana Ankhamulletissimo           














                                                               
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